La Russie ne se laissera pas menacer, dit Poutine lors de la «Parade de la Victoire»
MOSCOU (Reuters) – Vladimir Poutine a déclaré jeudi que la Russie ferait tout pour éviter un conflit mondial mais qu’elle ne permettrait à personne de la menacer, lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant cette courte allocution prononcée sur la Place Rouge avant une «Parade de la Victoire» réduite cette année encore à sa plus simple expression par la mobilisation de l’armée russe en Ukraine, Vladimir Poutine a répété que les forces nucléaires russes étaient toujours en ordre de bataille.
«La Russie traverse une période difficile», a dit le maître du Kremlin, affirmant que «l’avenir de la patrie» est entre les mains de ses soldats.
La Russie célèbre traditionnellement la fin de la Seconde Guerre mondiale le 9 mai, la capitulation de l’Allemagne nazie étant intervenue à 23h01 à Berlin le 8 mai 1945, soit déjà le jour suivant à Moscou.
Lors de sa prestation de serment pour un nouveau mandat mardi, Vladimir Poutine avait déjà rendu hommage aux soldats de «l’opération militaire spéciale» en Ukraine qui se battent pour la «mère patrie».
Pour le dirigeant de 71 ans, la guerre en Ukraine s’inscrit dans une «guerre sainte» contre un Occident «arrogant», qui ignore selon lui le rôle joué par l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale et qui a oublié les leçons des invasions ratées de Napoléon et Adolf Hitler, preuve selon lui que la Russie ne peut pas être défaite sur le champ de bataille.
Les tensions avec les pays occidentaux ont grimpé d’un cran ces dernières semaines alors que l’armée russe a repris une lente et coûteuse progression dans l’est de l’Ukraine, que les Etats-Unis ont accepté de fournir à Kyiv des missiles à plus longue portée, que le Royaume-Uni a validé le principe de frappes sur le territoire russe et que le président Emmanuel Macron n’a pas exclu l’envoi de soldats français en Ukraine.
Aucun dirigeant occidental n’assiste cette année à la «parade de la Victoire», à laquelle les ambassadeurs des «pays hostiles» -ceux qui soutiennent l’Ukraine- n’ont pas davantage été invités.
Seuls les dirigeants de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan, de l’Ouzbékistan, de Cuba, du Laos et de Guinée-Bissau ont effectué le déplacement à Moscou.
(Reportage de Guy Faulconbridge, rédigé par Mark Trevelyan, version française Tangi Salaün)