L’avenir de la coalition allemande incertain en raison de tensions internes
Les tensions au sein du gouvernement de coalition allemand se sont intensifiées, suscitant des inquiétudes quant à son éventuel effondrement alors que le Parti libéral-démocrate (FDP) débat de son avenir au sein du gouvernement. L’appel récent du chancelier Olaf Scholz à un sommet pour faire face aux défis économiques de l’Allemagne a été suivi d’annonces non coordonnées des ministres de l’Économie et des Finances, mettant en évidence le dysfonctionnement croissant de la coalition. Les trois partis, dont les sociaux-démocrates de centre-gauche (SPD), le FDP et les Verts, sont de plus en plus en désaccord alors qu’ils lancent officieusement leurs campagnes pour les élections fédérales de l’année prochaine.
Le FDP, actuellement crédité de moins de 5% des intentions de vote, seuil requis pour entrer au parlement fédéral, est sous pression pour décider s’il reste dans la coalition. Le ministre des Finances et chef du FDP, Christian Lindner, malgré sa réticence à déstabiliser la coalition, fait face à une pression interne du parti pour adopter une position plus ferme sur les politiques du FDP. Lindner a souligné l’importance de la stabilité pour l’Allemagne, mais a également critiqué les récentes propositions politiques du ministre de l’Économie Robert Habeck des Verts comme un «signe d’impuissance conceptuelle».
La coalition, qui s’était initialement unie face à la menace extérieure posée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, est maintenant aux prises avec des divisions internes alors qu’elle tente de relancer une économie qui devrait se contracter pour la deuxième année consécutive. La prochaine réunion de la commission budgétaire le 14 novembre sera cruciale pour déterminer l’avenir de la coalition, avec un déficit projeté dans le projet de budget 2025 maintenant estimé à 13,5 milliards € (14,58 milliards $).
Malgré le manque de confiance et la nécessité de nouvelles négociations entre les dirigeants de la coalition, l’issue la plus probable reste que la coalition tiendra jusqu’aux élections fédérales du 28 septembre 2025. Cependant, le nouveau secrétaire général du SPD, Matthias Miersch, a évoqué la possibilité d’un gouvernement minoritaire si le FDP ou les Verts quittaient prématurément la coalition.
L’impopularité du gouvernement pourrait conduire à des appels à de nouvelles élections, un processus qui nécessiterait que le chancelier Scholz initie un vote de défiance. La réélection potentielle de l’ancien président américain Donald Trump le 5 novembre, qui pourrait entraîner des tarifs douaniers plus élevés et un soutien conditionnel aux alliés de l’OTAN, pourrait servir de facteur externe unificateur pour que la coalition maintienne le leadership pendant cette période critique.
Reuters a contribué à cet article.