Le procureur de la CPI demande une décision rapide sur les mandats d’arrêt concernant Israël et le Hamas
Le procureur Karim Khan a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de prendre une décision rapide concernant la délivrance de mandats d’arrêt à l’encontre du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, du ministre de la défense Yoav Gallant et de plusieurs dirigeants du Hamas, ce qui constitue une avancée juridique importante.
Les documents déposés à la Cour, qui ont été rendus publics vendredi, soulignent l’urgence de la question, en insistant sur le fait que tout retard injustifié pourrait avoir un impact négatif sur les droits des victimes.
M. Khan a affirmé la compétence de la CPI à l’égard des ressortissants israéliens pour des crimes d’atrocité présumés commis dans les territoires palestiniens. Il a demandé aux juges de ne pas tenir compte des objections juridiques formulées par de nombreux gouvernements et d’autres entités, en se référant à l’autorité établie de la Cour dans cette situation. Les objections qu’il a rejetées étaient fondées sur les accords d’Oslo et sur le fait qu’Israël prétendait mener ses propres enquêtes sur les crimes de guerre présumés.
L’accusation de la CPI estime qu’il existe des motifs raisonnables de soupçonner M. Netanyahu, M. Gallant, le chef du Hamas Yahya Sinwar, le chef militaire Mohammed Al-Masri et le chef politique Ismail Haniyeh de responsabilité pénale pour de prétendus crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Cependant, l’assassinat de Haniyeh en Iran à la fin du mois de juillet a été reconnu, le tribunal restant silencieux sur les informations relatives à sa mort. Bien qu’Israël ait revendiqué la responsabilité de l’assassinat d’Al-Masri, également connu sous le nom de Mohammed Deif, lors d’une frappe aérienne, le Hamas n’a ni confirmé ni infirmé ces informations.
Ces procédures judiciaires ont pour toile de fond les violences qui ont fait un grand nombre de victimes. Les premières attaques du Hamas ont fait environ 1 200 morts et 250 otages, selon les chiffres israéliens. L’action militaire israélienne qui a suivi à Gaza a fait près de 40 000 victimes palestiniennes et provoqué une grave crise humanitaire.
Les représentants israéliens et palestiniens ont rejeté les allégations de crime de guerre et ont critiqué la poursuite des mandats d’arrêt par M. Khan. Pour l’instant, les juges de la CPI n’ont pas encore fixé de date limite pour rendre leur décision sur les mandats d’arrêt.
Reuters a contribué à cet article.