Un dirigeant syndical salue la décision du Conseil canadien des relations industrielles comme une victoire pour les compagnies ferroviaires
Plus de 9 000 cheminots canadiens ont été autorisés à rester au travail, ce qui a été décrit comme une victoire pour les compagnies ferroviairesdans une récente décision du Conseil canadien des relations industrielles.
La décision, qui est entrée en vigueur samedi, a mis fin aux arrêts de travail dans les deux plus grandes compagnies ferroviaires du Canada, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (TSX : CNR) et le Canadien Pacifique (NYSE: CP) de Kansas City, et a renvoyé le différend à l’arbitrage.
Paul Boucher, président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, a déclaré que cette issue est favorable aux entreprises sous réglementation fédérale et pourrait influencer les négociations dans d’autres secteurs, comme l’aviation.
Dans sa première entrevue depuis le lock-out de jeudi, M. Boucher a fait part de l’intention du syndicat de se conformer à l’ordonnance de retour au travail, mais il a aussi mis en garde contre les répercussions possibles. Il a déclaré que de telles décisions pourraient conduire à l’imposition de contrats aux travailleurs, réduisant ainsi leur pouvoir de négociation.
Ce développement survient à un moment critique, car les pilotes d’Air Canada, représentés par l’Air Line Pilots Association Canada, cherchent à obtenir un nouveau contrat et pourraient entamer des actions en justice à la mi-septembre si aucun accord n’est conclu. Air Canada a exprimé le souhait de négocier un accord avec les pilotes dans les semaines à venir.
Le conflit entre les Teamsters, le CN et le CP Kansas City, qui a entraîné un lock-out sans précédent jeudi, a provoqué d’importantes perturbations qui auraient pu avoir de graves répercussions sur l’économie canadienne, en particulier sur le secteur de l’exportation. Les entreprises agricoles ont été parmi celles qui ont demandé une résolution.
Le cabinet du ministre du travail a refusé de dire si la décision d’imposer l’arbitrage obligatoire aux chemins de fer créerait un précédent pour d’autres secteurs, y compris l’aviation. Le porte-parole du CN, Jonathan Abecassis, a déclaré dimanche que la société avait cherché à conclure un accord pendant neuf mois et avait présenté de multiples offres pour améliorer les salaires et les conditions de travail, mais qu’elle n’avait pas trouvé d’engagement de la part du syndicat.
Un porte-parole du CP a regretté que l’intervention du gouvernement ait été nécessaire, mais a réaffirmé sa confiance dans le processus de négociation collective.
Le CN et le CP ont tous deux indiqué qu’ils se concentraient sur la reprise du service. Les Teamsters ont annulé la grève du CN prévue pour lundi et prévoient d’interjeter appel de la décision devant la cour fédérale. M. Boucher a mentionné que d’autres syndicats pourraient se joindre aux Teamsters dans leur contestation judiciaire, soulignant l’importance de ce moment pour la participation des travailleurs.
Le syndicat des Teamsters était en désaccord avec le CN et le CP au sujet des horaires de travail, de la durée des quarts de travail et de la disponibilité, le CN proposant de prolonger les quarts de travail jusqu’à 12 heures au lieu des 10 heures actuelles, un changement auquel le syndicat s’oppose. M. Boucher, qui a de l’expérience en tant que mécanicien de locomotive au CN, a participé aux négociations depuis un hôtel de Montréal.
M. Boucher a également révélé qu’il était en communication avec le syndicat représentant plus de 5 400 pilotes d’Air Canada, qui a récemment approuvé un mandat de grève. Il a appelé à un effort collectif des travailleurs à travers le Canada pour soutenir la lutte des Teamsters dans cette affaire.
Reuters a contribué à cet article.